La main dans la main

 
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par Mihaela Postelnicu

Photos: Cristina - Alina Theodorescu

Groupe Scolaire Carmen Sylva, Eforie Sud, Roumanie

"Un jour notre institutrice nous a montré trois dessins des enfants américains. Ensemble nous avons découvert dans chaque dessin les trois éléments qui devraient représenter le présent, le passé et l'avenir. Nous avons fait nous aussi nos premiers dessins. Notre institutrice les a ramassés en souriant.

La classe suivante elle nous a parlé des proportions de notre corps. Nous avons analysé les premiers dessins et nous avons compris quelles avaient été les erreurs de chacun.

Moi je suis monté sur le pupitre devant la classe et mes collègues ont mesuré avec le crayon ou la règle la hauteur de ma tête. Puis nous avons établi combien de fois la hauteur de ma tête est comprise dans la hauteur du corps. La conclusion a été qu'il faut diviser la feuille en six parties: L'une pour la tête, deux pour le corps et trois pour les pieds", raconte Denis, un élève en II ème A du Groupe Scolaire Carmen Sylva, Eforie Sud.

C'est ainsi que nous avons commencé. Suscitant un interêt particulier par la combinaison harmonieuse des qualités artistiques et documentaires, ce projet repond aux demandes pédagogiques modernes par le fait qu'il achemine les enfants vers des conduites esthétiques et morales fondamentales.

En cultivant l'imagination et la sensibilité, le travail pour ce projet dans notre école a permis le developpement des objectifs de la pédagogie moderne: "Qu'est-ce que peux je faire avec ce que je sais déjà?", menant finalement a un savoir faire et un savoir être. Pendant un mois tous les élèves du primaire ont travaillé avec sériosité en impliquant les parents aussi.

Le projet a été inclus dans le contexte d'un autre projet plus large dont la devise est "L'éducation pour chacun Educatia 2000+". Dobroudjea, la région où se trouve Eforie Sud est un modèle ethnique particulier caractérisé par l'écrivain Geo Bogza comme "une fille de roi gète et de danseuse tatare", c'est la contrée de la Roumanie, la plus riche du point de vue éthnique.

"Ma mère ortodoxe m'a appris à dessiner un fez turc et mon père qui est turc a essayé à me faire apprendre à dessiner des sandales de paysan chaussés par les ancêtres roumains. J'aime mon dessin, même si je n'ai pas trop bien respecté les proportions (ma tête est plus grande) mais moi quand je le regarde, je le trouve très beau", dit Nurhan, un garçon de 8 ans.

Il faut souligner tout d'abord le caractère interdisciplinaire de ce projet qui devait assurer une approche complète en mettant en valeur les habilités artistiques doublés de la recherche de documentation. Après avoir travaillé dans chaque classe les dessins ont été exposés dans l'école, dans chaque classe ayant une dimension de 100/30 cm, comme des frises.

"Mosaique ethnique de Dobroudjea" a été le titre sous lequel trois grandes écoles ont travaillé ensemble dans un parténeriat bénéfique: le Groupe Scolaire Carmen Sylva d'Eforie Sud, le Collège National Pédagogique et l'école Nicolae Tonitza. L'exposition colective a été dressé sur les murs de la Bibliothèque departementale de Constanta au mois de decembre et a remporté un grand succès permettant une mise en valeur extraordinaire du travail des élèves et des maîtres.

Une autre chose qui réside des témoignages des enfants est le dialogue qui s'est entamé avec les grands parents et les parents. La recherche pour figurer le passé a représenté une quête des racines, un retour dans l'histoire: "Je me suis dessiné vêtu en mauresque et sur la tête un turban, même si nos grands parents n'ont pas porté", raconte Ersin, 8 ans.

"Ma grande-mère, exclame un autre enfant de 9 ans, m'a conseillé de rendre dans mes dessins la richesse des traditions populaires roumaines". Laura, une fille de 8 ans s'est imaginé une fée vêtue en costume populaire roumain, après les conseils de sa famille elle a dessiné une casque de guerrier romain: "pour le présent j'ai choisi des éléments de notre uniforme gilet bordeaux et chemise blanche et pour l'avenir j'ai dessiné des pantalons sexy".

Les fans de la technique informatisée comme André (8 ans) ont combiné les éléments traditionnels avec ceux très modernes: une chemise populaire et des pantalons pleines de poches pour mettre des mini-calculatrice portables pour l'Internet : un radio-cassetophone, un portable, un jouet multi-fonctionnel. Tous ces témoignages des enfants prouvent la joie avec laquelle ils y ont travaillé, la richesse de leur imagination et donnent pleinement raison à cette affirmation: "en créeant on se construit soi-même".

Les enfants vivent très bien ensemble et sont capables de comprendre les identités culturelles différentes. Pour eux la perception des differences ethniques se fait dans un climat de bonheur et de tolerance naturelle.

En remontant leur passé, les participants à ce projet ont démontré que l'avenir se construit à partir des racines et que se projetter dès le présent dans l'avenir signifie échange, dialogue, information, créativité et que "le changement naît de la rencontre" dit Th. Zeldine, "De la conversation".

 
 
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